Ingénieur expatrié au Canada : l'histoire de Nicolas Reinhart
Nous partons à la rencontre d’un nouvel expatrié français arrivé en 2020 à Montréal, découvrez pourquoi et comment il a décidé de venir vivre au Canada.
🎙Bonjour Nicolas, peux-tu commencer par te présenter en quelques mots ?
🙋🏽 Je m’appelle Nicolas Reinhart, j’ai 31 ans et je suis actuellement concepteur vision senior pour Cadence Automatisation, une entreprise canadienne.
J’occupe exactement la même position que celle que j’avais en France, donc je convenais très bien pour le nouveau poste au Canada. À la base, je suis ingénieur robotique et mécatronique. Je n’étais pas destiné à faire de la vision, j’ai un peu baroudé !
J’ai fait un peu de mécatronique en R&D. Dans l’automobile, j’ai fait de la conception mécanique et finalement j’ai trouvé une entreprise qui faisait de la vision industrielle et ça m’a plu.
Au bout de 3 ans, j’ai décidé de déménager aux États-Unis avec ma compagne.
Quelles études as-tu effectuées en France ?
J’ai étudié à l’ENIB, une école d’ingénieur à Brest où je me suis spécialisé en mécatronique. J’ai fait un parcours en 5 ans.
Et aujourd’hui, quel est le type de permis de travail que tu as au Canada ?
Je suis dans l’attente de mon permis Vacances-Travail (PVT) pour le Canada.
🎙Parlons un peu de ton expérience professionnelle.
Depuis combien de temps travailles-tu à partir des États-Unis ?
Je suis officiellement arrivé à Boston il y a 2 ans et demi et j’ai commencé à y travailler depuis 2 ans. Cela fait maintenant 6 mois que j’ai été recruté par Talentech pour travailler pour une entreprise québécoise.
En quoi consiste ton travail au quotidien ?
Alors pour simplifier un peu la chose, mon travail consiste à trouver la meilleure solution technique basée sur la vision industrielle pour aider les clients. Quand les clients veulent contrôler un produit, je dois construire une architecture pour contrôler le produit grâce à la vision, par exemple avec des caméras qui viendront prendre des photos. C’est très technique !
Surtout, il faut toujours se maintenir au courant des nouvelles technologies qui émergent sur le marché. Il faut vraiment être au taquet là-dessus !
Ce qui est pratique au Québec, c’est que toutes les informations concernant les nouveautés du marché sont traduites en français. C’est donc très pratique pour les non-anglophones ou ceux qui ont du mal avec l’anglais.
Par exemple, mon fournisseur principal de caméra a un traducteur francophone qui va tout traduire pour que l’on comprenne et cela permet de rester informé. Après, même s’il n’est pas indispensable, l’anglais reste tout de même fortement conseillé puisque nous avons aussi des clients dans des zones du Canada où le français n’est pas du tout parlé.
Est-ce que tes tâches professionnelles ici sont différentes de celles de ton ancien travail en France ? Si oui, de quelle manière ?
Justement c’est ça le point. Je dirais que mon travail est à 90% le même que mon précédent emploi. Les 10% de divergence viennent du fait que je fais légèrement moins de technique, et légèrement plus de vente. Je suis donc maintenant un peu plus proche des clients.
Je trouve que c’est positif puisque ça m’aide à communiquer, chose que je n’avais pas l’habitude de faire avant et dans laquelle je n’étais pas très à l’aise, donc je progresse.
C’est pour ça que ça a aussi bien fonctionné dans mon nouvel emploi. Mon employeur savait que j’avais de l’expérience, et moi je savais où je mettais les pieds. – Nicolas Reinhart
Et comment dirais-tu que la pandémie a impacté ton travail ? Comment ton entreprise s’est-elle adaptée à la pandémie ?
Selon moi, un point positif qu’a apporté la pandémie, c’est le télétravail. On s’est rendu compte que ce n’était pas si terrible que ça.
Cela me permet de voir plus de clients dans la même journée, sans avoir à me déplacer. Je suis plus productif, donc je pense que c’est une bonne chose que l’entreprise ait permis le télétravail.
Il y a 2 ans, l’entreprise n’aurait sûrement pas permis à un employé de travailler à distance. Or, elle s’est bien adaptée et cela m’a bénéficié, puisque je peux travailler de Boston.
Par contre, j’ai moins de vie sociale et d’interactions sociales, étant donné que je ne peux pas voir mes collègues de travail. J’ai hâte de venir au Canada pour les rencontrer. Je pense qu’il est nécessaire d’avoir des activités hors travail pour se détendre !
Quelles sont les différences entre la manière de travailler entre l’Amérique et la France ?
En Amérique, la mentalité est différente sur beaucoup de points. Par exemple, en France, tout est plus épuré ; alors qu’en Amérique, c’est l’opposé, il faut que tout soit le plus gros, le plus cher, le plus bruyant.
Non, ici, l’argent n’est pas du tout tabou. Il est bien vu de gagner de l’argent et de le montrer alors qu’en France, je trouve que c’est plus mal vu de le montrer, il faut toujours s’en cacher.
Sinon, dans le milieu professionnel, je ressens que c’est plus chaleureux. Lorsque l’on rencontre des clients, on les tutoie directement, on vouvoie peu car lorsqu’on le fait, les gens réagissent souvent.
Je trouve ça assez amusant de voir les différences de culture entre les pays !
🎙On aimerait maintenant en savoir plus sur ton expérience avec Talentech.
Quelle relation entretiens-tu avec l’équipe de Talentech ?
J’entretiens une très bonne relation avec Talentech. La preuve en est, j’accepte de faire un entretien pour vous, alors que je ne suis d’habitude pas à l’aise avec ce genre d’exercice.
Je garde un contact régulier avec l’équipe, que ce soit pour l’avancement de mon visa, pour poser des questions ou lorsqu’on prend des nouvelles de moi. Toute l’équipe est toujours très disponible, même pendant le week-end, par messages.
Finalement, avec Talentech c’est chaleureux, on se tutoie, on s’envoie des SMS. C’est une très bonne relation et une très bonne expérience ! – Nicolas Reinhart
Comment s’est déroulé le processus d’embauche avec Talentech pour toi ?
Le processus d’embauche est très différent de ce que l’on peut retrouver en France. Entre le premier coup de fil de Gabriel et puis la réception de la promesse d’embauche de l’entreprise canadienne, il s’est passé 1 semaine ou 1 semaine ½, là où ça aurait pris plusieurs mois en France, ce qui a été excessivement rapide !
Concrètement, le processus d’embauche s’est passé en plusieurs étapes : Gabriel de Talentech m’a tout d’abord envoyé un message sur LinkedIn, pour savoir si un poste m’intéressait.
Je lui ai répondu que cela m’intéressait et il m’a appelé une heure ou deux après, pour que l’on en discute. Je lui ai envoyé mon C.V. et 2 jours plus tard, j’avais déjà une réunion avec Cadence Automatisation. Puis, 1 semaine après, j’ai eu une promesse d’embauche de la part de l’entreprise.
C’était donc très rapide et efficace !
Que penses-tu de l’accompagnement offert par Talentech ?
Je ne retire que du positif du processus d’embauche. Il est super rapide et efficace. Il permet aussi de ne pas avoir à subir les 3 mois de préavis que l’on peut avoir en France, et donc d’éviter le malaise de devoir continuer à travailler avec ses collègues alors que tout le monde sait que l’on part. J’aime autant que ça aille vite !
Sinon, je dois avouer qu’il y a eu un petit souci au niveau de mon VISA, mais c’était indépendant de la volonté de Talentech, donc vraiment, je n’ai rien à dire.
Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à quelqu’un qui hésite encore à venir en Amérique du Nord ?
C’est un sujet un peu difficile, parce qu’à la base je ne pensais pas partir de France. J’avais un bon travail, un bon salaire, tous mes amis et ma famille là-bas. C’est ma femme qui m’a poussé à partir.
Au final, le plus difficile, c’est de se lancer et de partir dans l’inconnu. Après quelques mois, il n’y a que des points positifs donc je pense qu’il ne faut pas hésiter, il n’y a pas grand-chose à perdre. – Nicolas Reinhart
Plein de gens ont envie de partir à l’étranger, mais peu font l’effort de se lancer.
En fait, même si on se plante ce n’est pas grave, on perd peut-être un peu de temps, 6 mois voire 1 an, mais finalement ce n’est même pas du temps perdu, car on apprend beaucoup au niveau professionnel et sur soi-même.
Certes, au début, cela peut être déboussolant, mais au final on se retrouve avec deux fois plus d’amis et de connaissances qu’avant. On découvre et s’enrichit d’une autre culture. Sur le C.V. aussi, c’est génial.
🎙Puis côté expérience culturelle…
Tu sembles apprécié les États-Unis, mais as-tu hâte de partir au Canada ?
Clairement ! J’ai hâte de pouvoir partir une fois que la frontière va rouvrir.
J’ai hâte de rencontrer mes collègues que je ne connais que par vidéo pour l’instant. J’ai hâte de voir un hiver au Canada, même si je risque de regretter haha, et puis de tester la cabane à sucre ! Tout le monde en parle !
Quelles étaient tes plus grandes craintes avant ton départ et tes attentes par rapport à l’emploi ?
Pour émigrer aux États-Unis, j’avais peur de la barrière de la langue et de ne pas trouver un travail. Là, pour le Canada je n’ai plus vraiment de problème de langue !
La culture canadienne, même si elle est différente de la culture française, peut tout de même y ressembler sur certains aspects. Je n’ai donc pas beaucoup de craintes.
C’est vrai que je ne sais pas à quoi m’attendre concernant le coût de vie. Je crois que c’est un peu moins cher au Canada, comparativement aux États-Unis, donc je ne me fais pas trop de soucis.
Qu’est-ce qui t’a marqué comme différence avec la France ?
Et bien pas grand-chose pour l’instant. Ah si, il y a des différences avec la langue! Je pensais pouvoir comprendre 100% de ce qu’un Québécois disait, mais il s’est avéré que non.
Au début je ne comprenais pas ce qu’ils disaient notamment à cause de l’accent, des expressions et des tournures de phrases.
Maintenant je me suis habitué !
C’est aussi valable dans l’autre sens puisque parfois ils ne me comprennent pas totalement. Je pensais parler un français que tout le monde puisse comprendre, mais j’ai été surpris que non !
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